Paris, France
Une soirée en compagnie d’une thérapeute contextuelle Belge et de sa sœur, journaliste.
Mardi 4 mars 2025, nous étions un certain nombre, à la Librairie « le Merle Moqueur » dans le 20ème arrondissement de Paris, pour la présentation du livre de Stéphanie Haxhe « Frères et sœurs, des liens à soigner ». Elle est thérapeute contextuelle Belge et Catherine Haxhe, sa sœur, journaliste. Toutes deux de leur place respective, Catherine à l’animation et Stéphanie à la description, nous ont donné un aperçu de leur expérience sororale en introduction et une compréhension de ce que Stéphanie Haxhe nomme les liens adelphiques.
(Pour aller plus loin…..)
La présentation de Stéphanie Haxhe s’adressait à tout un chacun et a permis :
A partir de ses réflexions et expériences de clinicienne, nous avons pu, en tant que thérapeutes contextuels, penser à cette porte d’entrée en thérapie familiale : les liens entre frères et sœurs mais à l’âge adulte, même avancé.
Ainsi s’ouvre une dimension autre des échanges, pas uniquement celle souhaitée par chacun des parents (représentation parentale de ce que devrait être une fratrie) mais celle permettant à chacun de se raconter différemmment, de se démarquer, d’envisager le lien à l’autre d’une façon plus responsable. « On ne divorce pas de ses frères et sœurs » comme le rappelle l’auteur.
Et bien évidemment Stéphanie Haxhe a évoqué la justice - et l’injustice - relationnelle, développée par Yvan Boszormenyi-Nagy comme fondement de la Thérapie Contextuelle.
La présentation s’est terminée autour d’un échange avec les participants et le verre de l’amitié.
Voici quelques extraits invitant à la lecture et aux échanges :
Chapitre 1 : Enjeux fraternels et développement individuel
« La relation fraternelle, sujet du présent livre, est un laboratoire où s’expérimentent la socialisation, l’attachement, le soutien, le partage, la rivalité, l’agressivité, la solidarité et… l’injustice ».
« Lorsque les frères et sœurs ont des parents fragiles, absents, ou maltraitants, leur lien peut devenir le lieu d’attachement principal, primordial, voire l’unique source de sécurité affective. Dans ce cas, l’agressivité et le conflit représentent des menaces d’abîmer le lien ou de le rompre, un risque trop grand à prendre si le lien est le seul étayage réel. »
Chapitre 4 : Fratries multiples
« En effet à la question : « comment se passe votre recomposition familiale ? », il n’est pas rare d’entendre : « Les enfants s’entendent très bien, ils sont comme frères et sœurs ».
Loin de moi l’idée de douter que les enfants puissent effectivement se sentir frères et sœurs ou se choisir comme tels, car la clinique nous le montre très souvent. Mon questionnement vise plutôt à interroger si, en, en certaines occasions, les enfants ou les adolescents ont la liberté de ne pas se considérer comme une fratrie, et si cette liberté ne représente pas une ressource pour la relation elle-même. Car la pression à s’aimer et à faire famille-fratrie, n’engendre pas que des aspects positifs, loin s’en faut, ce que nous prouve également la clinique ».
Chapitre 6 : Le dialogue Thérapeutique contextuel dans la fratrie à l’âge adulte
« Entreprendre une démarche de thérapie fraternelle n’est pas chose aisée. Tout d’abord, la possibilité et l’intérêt de réaliser un travail thérapeutique avec sa fratrie ne sont pas encore connus. Le lien fraternel est davantage vu comme un lien imposé que comme un lien vivant demandant du soin, et les psychologues en parlent encore assez peu. »
Vous trouverez d’autres articles sur
https://www.editions-eres.com/ouvrage/5279/freres-et-soeurs-des-liens-a-soigner
Christine Munoz